Ces ateliers de restitution portaient sur trois études :
- Enjeux de biodiversité (faune et flore)
- Etude sylvicole
- Bilan carbone
La restitution de ces études est un moment important et structurant du débat. Elles permettent de répondre à un certain nombre de questions examinées depuis le début du débat.
Une soixantaine d’acteurs (services de l’Etat, collectivités, associations de protection de l’environnement, chercheurs, représentants du monde forestier, acteurs économiques …) ont participé à ces trois ateliers. Après 30 minutes de présentation de chaque étude, les participant.e.s ont pu réagir, poser des questions ou questionner la méthodologie utilisée.
Sans faire un compte-rendu exhaustif de ces trois ateliers particulièrement denses – qu’il est possible de revoir en vidéo - quelques enseignements peuvent être signalés.
Enjeux de biodiversité (faune et flore)
Après avoir rappelé le cadre réglementaire dans lequel s’inscrivait l’évaluation environnementale du projet et l’objet de la stratégie dite « ERC » (éviter, réduire, compenser), les maitres d’ouvrage et les bureaux d’étude Biotope et Gerea ont présenté le contexte environnemental du site de Saucats, des cartographies de l’occupation des sols (zones humides notamment) et les résultats des relevés faune et flore effectués sur la parcelle.
- 62,5% de l’aire d’étude (2 000 ha) est composée de zones humides.
- 263 espèces végétales ont été répertoriées au sein de l’aire d’étude dont 7 espèces protégées
- 47 espèces d’oiseaux nicheuses ont été répertoriées (14 espèces protégées et/ou menacées/quasi-menacées au niveau national dont 5 protégées et d’intérêt communautaire)
- 25 espèces de papillons de jour.
Les résultats de ces relevés ont permis aux bureaux d’étude d’établir une cartographie de l’aire d’étude présentant la synthèse des enjeux de biodiversité avec des parcelles présentant des enjeux forts et d’autres parcelles présentant des enjeux plus modérés. Sur la base de ces synthèses, les maitres d’ouvrage sont en mesure d’élaborer un projet de plan d’implantation en évitant un certain nombre de parcelles. Il s’agit à la fois de tenir compte des enjeux biodiversité, mais également d’autres critères (le risque incendie par exemple). RTE a ensuite présenté les enjeux propres à la zone d’étude du raccordement.
Etude sylvicole
Dans cette seconde partie, le cadre réglementaire cette fois lié au défrichement a été à nouveau rappelé. Dès son introduction, la maîtrise d’ouvrage a rappelé qu’aucune réponse définitive ne serait apportée ce stade sur la question des boisements compensateurs et qu’il s’agissait essentiellement de présenter les objectifs souhaités. L’objectif global des maitres d’ouvrage : compenser en permettant de la production, mais également en améliorant la biodiversité.
Les consultants de Forestry Club de France ont donc démarré leur présentation avec l’Etat initial de l’aire d’étude de 2000 ha. Quelques informations clés :
- les tempêtes de 1999 et 2009 ont détruit près de 1500 ha, soit les ¾ du terrain
- plus de 99% de la surface est occupée par du pin maritime, et il s’agit d’un massif jeune
- depuis 2018, les parcelles du terrain passent en coupes rases tous les 28 ans, ce qui est en moyenne un rythme plus intensif que celui de la profession
- en 2023 (1 an avant le début envisagé des travaux), 1200 ha de l’aire d’étude seraient composés d’arbres de moins de 4 ans, plus de deux fois plus qu’en 2018 (dernières données disponibles), date à laquelle une mosaïque d’âge plus diverse était représentée.
Les experts ont également partagé les consignes de la maîtrise d’ouvrage avec lesquelles ils avaient dû démarrer leur mission :
- réaliser un boisement physique d’au moins 2000 ha de peuplements forestiers
- cibler des parcelles pour lesquelles les financements de compensation seraient une vraie plus-value
- collaborer avec l’ensemble des membres de la filière forestière pour garantir l’éligibilité des parcelles retenues et des techniques mises en œuvre
Pour illustrer leurs propos, les membres de Forestry Club de France ont par la suite présenté le modèle de bocages forestiers.
Bilan carbone
Le dernier atelier était dédié à l’évaluation de l’empreinte carbone du projet. L’experte du bureau d’étude Gingko 21 a d’abord présenté la méthodologie utilisée pour réaliser cette évaluation. Elle a notamment précisé que des bilans avaient été réalisés pour chaque brique puis que l’ensemble avait été modélisé.
Afin de mettre les résultats en perspective, une comparaison a été réalisée avec un scénario de référence. Dans ce scénario, le projet Horizeo ne serait pas réalisé et le site serait laissé tel quel, ainsi les services envisagés dans le projet Horizeo seraient fournis par les technologies observées sur le marché actuel.
Une fois ces éléments de méthodologie précisés, le bureau d’étude a présenté les résultats de son étude. Les enseignements majeurs de cette présentation :
- La production d’électricité serait celle dont le bilan carbone serait le plus élevé (parmi les autres briques)
- En comparaison avec le scénario de référence du mix électrique français, le parc photovoltaïque Horizeo générerait (au cours de son cycle de vie) environ 4 fois moins de grammes d’équivalent CO2 par kwH que le mix en vigueur actuellement.
- Pour le projet Horizeo en globalité, celui-ci émettrait au total 2.9 fois moins de carbone que les fournisseurs de services actuels sur les différentes briques. Dans un scénario où les objectifs de la PPE pour 2030 seraient réalisés, ce chiffre descendrait à 1.9.
- Enfin, le parc photovoltaïque envisagé dans ce projet aurait une empreinte carbone plus basse que la moyenne actuelle du photovoltaïque. D’abord car la technologie envisagée pour les modules est récente et ne serait donc pas représentative des parcs actuels, aussi parce que la durée de vie envisagée pour les panneaux serait supérieure (37 ans), et enfin parce que l’ensoleillement à Saucats serait supérieur à la moyenne française.
Concernant la présentation de l’INRAe, après un rappel méthodologique, Denis Loustau a notamment expliqué que, selon les hypothèses retenues :
- La biomasse de la végétation sous panneau serait comparable à celle d’un sous-bois de pinèdes de 15-25 ans
- Le projet serait une source nette de carbone
- Le déficit en carbone de biomasse et sol du projet Horizeo équivaut à l'accumulation réalisée sur 2000 ha par un taillis de bonne fertilité de feuillus après 15 ans ou une futaie de pins après 29 ans.
- Publié le 12/11/2021
- Date de dernière mise à jour : 01/12/2021