Les sept grandes thématiques
A l’issue de la phase préparatoire du débat public, sept grandes thématiques ont été identifiées :
- Inscription dans les enjeux nationaux et régionaux (énergie, climat, aménagement)
- Impacts environnementaux (climat, eau, sols, biodiversité, paysages, bruits, déchets)
- Gestion des risques naturels et technologiques
- Forêt, sylviculture et compensations
- Les briques (opportunité, technologies, interdépendances, recyclage)
- Retombées économiques, industrielles, sociales, et locales
- Modèle économique (profitabilité, concurrence, gouvernance)
Les grandes questions du débat
Faut-il développer le photovoltaïque en France ?
La France veut diversifier sa façon de produire de l’électricité. Pour respecter ses objectifs, elle doit réduire la part d'électricité d'origine fossile et d'origine nucléaire.
Le photovoltaïque est, avec l’éolien, une des énergies renouvelables les moins chères à produire. Comme les éoliennes ne peuvent pas être installées partout, l’équation est simple : développons le photovoltaïque. L’ex-Aquitaine étant une des régions les plus ensoleillées, cette question se pose particulièrement sur son territoire.
Pour atteindre ses objectifs énergétiques, la Nouvelle-Aquitaine peut-elle se passer du projet “Horizeo” ?
Certains défenseurs du photovoltaïque pensent qu’il est indispensable de développer de très grands parcs, même à la place de forêts. Cela afin d’éviter le mitage du territoire en multipliant les petites installations aux lignes de raccordement coûteuses et inesthétiques.
Une partie d’entre eux estime cependant qu’on doit privilégier des installations certes sur de grandes surfaces, mais moins denses pour permettre une reconstitution plus forte de la biodiversité : ce sont les partisans d’un “photovoltaïque extensif”.
D’autres pensent qu’on ne doit à aucun prix artificialiser des surfaces agricoles ou forestières. Le rôle de ces dernières étant trop important dans la lutte contre le changement climatique. Il faudrait faire du photovoltaïque uniquement sur des espaces déjà artificialisés (friches industrielles, parkings, toitures ...).
Où et comment développer le photovoltaïque en France et en Nouvelle-Aquitaine ?
Les objectifs français prévoient une multiplication par 3 de l’électricité photovoltaïque d'ici 2028. La région souhaite, quant à elle, la multiplier par 2,5 d'ici 2030. Elle semble aujourd'hui en retard sur cet objectif.
Pour les partisans du projet, celui-ci peut représenter une part importante (15 %) de cet effort. Dès lors, si on veut réduire la part du nucléaire et faire face à l'augmentation de la consommation, accélérons le rythme sur le photovoltaïque.
D'autres affirment, au contraire, que l’on peut prendre le temps de réfléchir à d'autres solutions, la Nouvelle-Aquitaine exportant déjà une grande partie de son électricité.
Les partisans du projet affirment qu'il permettrait de développer des innovations (centre de données, hydrogène vert, batteries de stockage, agrivoltaïsme) dans le sens des circuits courts.
Les “horizeosceptiques” insistent sur la priorité aux économies d’électricité, une offre abondante d’électricité risquerait de compromettre ces efforts.
Faut-il protéger toutes les forêts ?
C’est un fait, les forêts rendent de nombreux services écologiques : elles jouent un rôle majeur dans la protection de la biodiversité, dans la qualité des sols et de l’eau, dans la captation du carbone. Dès lors, certains diront qu’un projet présenté comme “bas carbone” ne pourra jamais faire mieux pour le climat que la décarbonation offerte par les arbres.
Pour autant, d’autres estiment que la parcelle de Saucats est de pauvre qualité écologique : il s’agirait d’une exploitation forestière dédiée à la culture intensive de pins, avec une faible diversité de plantation, servant à l'industrie de la papeterie et faisant l’objet de coupes rases régulières. Clôturée et non ouverte au grand public, elle est un lieu de chasse et de tir.
Les scénarios alternatifs discutés
Pour atteindre les objectifs énergétiques de la France et de la région Nouvelle-Aquitaine, il faut faire “Horizeo” en l’état.
Pour atteindre les objectifs nationaux et régionaux et produire une électricité moins chère, il faut un parc photovoltaïque de très grande taille. Pour un investissement privé d’un milliard d’euros, le parc et les différents éléments associés doivent et peuvent être installés sur un terrain de 1 000 hectares à Saucats. Le défrichage de 1 000 hectares de l’exploitation sylvicole industrielle de pins maritimes sera compensé par des plantations.
“Horizeo” peut aider à atteindre ces objectifs mais il faut en modifier quelques caractéristiques.
Il faut réduire la taille globale de la plateforme, la dimension et l'existence de l’une ou l’autre des briques associées ou au contraire ajouter des éléments (par exemple du biogaz). On pourrait aussi imaginer un parc photovoltaïque moins dense pour reconstituer sur place de la biodiversité. Il s’agirait de “photovoltaïque extensif”.
Il faut renoncer à “Horizeo” mais produire de l’électricité photovoltaïque sur d’autres surfaces que des forêts.
Pour éviter de défricher des parcelles boisées, pour préserver les fonctions écologiques d’une forêt de 1 000 hectares (captation carbone, eau, biodiversité), et pour ne pas miter le territoire par des champs de panneaux, il faut installer des panneaux photovoltaïques uniquement sur des surfaces déjà artificialisées (toitures, sites pollués, parkings, ombrières...).
Il faut renoncer à “Horizeo” et envisager la décarbonation de l’électricité à partir du nucléaire, technologie nationale maîtrisée.
Il faut investir dans l’entretien et le renouvellement du parc nucléaire, en s’appuyant peu sur les énergies renouvelables coûteuses, intermittentes et mal pilotables.
- Publié le 24/08/2021
- Date de dernière mise à jour : 06/09/2021