Retour sur la réunion organisée par le collectif « Léognan en transition »

Une rencontre était organisée par le collectif Léognan en Transition le jeudi 4 novembre à Léognan à partir de 20h30, sur le thème : « Quel futur énergétique voulons-nous ? Horizeo vs Coopérative Citoyenne ».

Une dizaine de participant.e.s se sont réuni.e.s à cette occasion. Elle se déroulait en quatre temps :

  • Présentation du collectif
  • Contexte réglementaire et enjeux du projet Horizeo
  • Présentation de la coopérative Solévent
  • Travail en atelier

Le collectif « Léognan en Transition » vise à sensibiliser les habitant.e.s de Léognan et des alentours aux questions de la transition. Le collectif s’inspire de différentes expériences dont la Convention Citoyenne pour le Climat et souhaite construire avec les citoyens et citoyennes des actions locales. Les membres sont présent.e.s sur le marché de Léognan tous les samedis matins et proposent régulièrement des rencontres pour traiter des sujets tels que la mobilité, l’alimentation, l’énergie.
La volonté est également d’affirmer la dimension sociale et conviviale des actions engagées.

Pour introduire la réflexion sur le projet Horizeo, les intervenants ont présenté un schéma issu du dernier rapport de négaWatt :

schéma issu du dernier rapport de négaWatt


Selon le collectif, au-delà des propositions de négaWatt, un consensus serait établi sur la nécessité de réduire les énergies fossiles et l’augmentation des besoins en électricité. négaWatt porterait l’ambition de défendre une baisse globale des consommations énergétiques grâce à des actions permettant une optimisation de l’utilisation des ressources et une plus grande sobriété dans les usages.

Le collectif présentait en suivant les objectifs déclinés sur la région Nouvelle Aquitaine en terme de développement des énergies renouvelables au travers d’extraits du SRADETT :

Production (GWh) 2015 2020 2030 2050
Photovoltaïque 1 687 3 800 9 700 14 300


Un exposé extrêmement pédagogique a également été réalisé pour faciliter la compréhension du rendement de la puissance produite par l’énergie photovoltaïque.

Le rapport Agreste a également été évoqué pour appréhender la réalité des consommations foncières en lien avec la réalisation de projets de parcs solaires (90% des parcs sont des projets de particuliers et correspondent principalement à l’équipement de toitures) ; la consommation totale de surfaces boisées en Nouvelle Aquitaine correspondrait à un total de 22 hectares.

Le projet Horizeo a été présenté dans son fonctionnement par briques. La conclusion provisoire était qu’il contribuerait à l’atteinte partielle des objectifs en terme de développement des énergies renouvelables en région Nouvelle Aquitaine. Mais le collectif Léognan en Transition questionnait sa pertinence au regard de deux arguments :

  • La gouvernance du projet. Horizeo est un projet 100% privé. L’émergence de projets de collectifs type coopératives citoyennes proposant un autre modèle peut contribuer à penser différemment le développement des énergies renouvelables.
  • La métropole de Bordeaux est dotée de nombreux centres commerciaux disposant de toitures et parkings. Selon un décompte réalisé par le collectif, la surface de 1000 hectares prévue par le projet « Horizeo » pourrait être aisément reconstituée sur ces secteurs déjà artificialisés. Sans faire preuve d’une simplification excessive (l’installation de PV sur ces toitures représenterait un coût et des investigations techniques importantes pour vérifier la faisabilité, coût en infrastructures de raccordement), cette surface disponible interrogeait le collectif sur la pertinence du déboisement envisagé dans le cadre du projet « Horizeo ».

Pierre Fauvet présentait dans un troisième temps le projet de Solévent, coopérative citoyenne en faveur des énergies renouvelable. La particularité serait la dimension globale de l’approche énergétique défendue par la société et l’association qui y est associée : développer des projets techniques mais aussi agir pour la sensibilisation et l’appropriation par les citoyens et citoyennes des enjeux énergétiques.

Le représentant de Solévent a présenté quelques projets développés par la structure : celui de l’école Marcel Sembat à Bègles et de l’école du Betey à Andernos-les-Bains. La coopérative défend l’intérêt de déployer ses projets sur des bâtiments publics. L’ensemble des profits réalisés sont réinjectés dans de nouveaux projets, Solévent revendique la dimension non-spéculative de sa structure.

Le collectif proposait dans un dernier temps un échange pour déterminer les valeurs qui semblent fondamentales pour les participant.e.s dans le déploiement des projets d’énergies renouvelables. Les participant.e.s n’ont pas montré de positions hostiles au projet mais s’interrogeaient :

  • Sur sa dimension privée : une entreprise privée pour fournir de l’énergie à des industriels : quelle est la place du citoyen/de la citoyenne ?
  • Sur la réalité des arguments sur le maintien d’une biodiversité sur la centrale solaire mais à mettre en regard avec la réalité de la qualité de la biodiversité de la forêt exploitée intensivement
  • Sur les risques générés par la très grande taille du projet : notamment le risque incendie. 

La soirée s’est finalement terminée autour d’un « jeu » sur des cartes de l’agglomération sur lesquelles étaient représentées les superficies approximatives identifiées par Léognan en Transition sur les toitures et parkings des grandes surfaces commerciales.

Par petits groupes, l’objectif était de proposer une répartition des parcs d’énergie solaire entre ces différents espaces :  sur Saucats (Horizeo) et/ou sur les centres commerciaux.
Ce jeu était l’occasion d’échanges avec les participant.e.s. Deux points de vue ont émergé :

  • Ceux qui projetaient une partie du projet « Horizeo » (sur 50, 100, 200 hectares) avec des compléments sur les centres commerciaux,
  • Ceux qui réalisaient 100% sur les toitures des centres commerciaux. 

L’ensemble de la soirée s’est déroulé dans un climat convivial avec des réflexions approfondies et des échanges de qualité entre les intervenants et les participant.e.s.

Plutôt que de simplifier le propos, les contenus présentés permettaient au contraire de rendre compte de la complexité du projet « Horizeo » : selon les personnes présentes, la transition passerait par l’augmentation significative des énergies renouvelables. Cela pourrait se faire par la réalisation de projet tels qu’« Horizeo » qui auraient l’avantage de répondre de manière relativement rapide à cet enjeu, mais cela pourrait également passer par d’autres types de projet, plus complexes à mettre en œuvre, peut-être parfois plus onéreux ou longs.

Aucune conclusion n’a été tirée à l’issue de l’atelier, une option ne semble pas avoir été favorisée plus qu’une autre.

  • Publié le 09/11/2021
  • Date de dernière mise à jour : 09/11/2021

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