Réunion publique

Mercredi 5 juillet, l’équipe du débat s’est rendue à Grigny pour une réunion publique autour du projet du SEDIF et des enjeux socio-économiques liés à la production d’eau potable en Ile-de-France. Voici un petit aperçu des échanges (avant un compte-rendu plus exhaustif, disponible prochainement).

19h - 21h30

Centre Culturel Sidney Bechet 10 Place Henri Barbusse 91350 Grigny

En bref

Au Centre Culturel Sidney Bechet, cinquante personnes ont assisté puis participé au temps de présentation, d’échanges et de réflexion organisé par l’équipe du débat et sa Présidente Madame Agnese Bertello.
Etaient présents, Monsieur le Maire de Grigny, Philippe Rio, qui représentait également Grand Paris Sud, Régis Taisne, chef du département “cycle de l’eau” FNCCR et, pour le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF), Arnold Cauterman, directeur général des services technique et Eric Requis, directeur général adjoint.

Le Sedif a fait valoir que le mot clé de son projet était “la santé” : sous la pression du changement climatique, la ressource en eau risque de se raréfier alors que nos usages entraînent une augmentation de la présence des polluants.
Le Sedif affirme que son projet ne doit pas être perçu comme en opposition avec la prévention des pollutions de l’eau, il ne s’inscrit simplement pas dans le même temps. Certains polluants, comme les PFAS, ont une durée de vie très longue, il faut pouvoir traiter en attendant les effets d’une meilleure prévention.
Les représentants du SEDIF ont également abordé les aspects socio-économiques du projet et les avantages qu’ils voient au projet, pour les usagers?

Philippe Rio a de son côté appelé à un “retour à la raison”, qui doit aboutir, selon lui, au retrait du projet par le Sedif.
Il affirme que les 4 millions d’usagers du Sedif ne sont pas les seuls concernés, les 8 autres millions d’usagers de la région parisienne seront également impactés : par la hausse des prix, par le rejet des concentrats, par la surconsommation d’énergie et la hausse de la pression sur la ressource…
Le maire de Grigny a également rappelé que l’eau doit rester un bien commun et non un bien économique. Il souhaite l'organisation d’un “Grenelle de l’eau”, préalable indispensable à toute décision qui engage la ressource, car aujourd’hui le projet du Sedif est exclusivement curatif …

L’équipe du débat avait confié à Régis Taisne, chef du département “cycle de l’eau” à la FNCCR, le rôle de porter des éléments de réflexion sur les deux visions présentées par le SEDIF et par Grand Paris Sud et des questionnements sur le contexte général de l’eau potable en Île-de-France. Compte tenu de la qualité de la ressource brute et de sa possible dégradation, il est indispensable, selon lui, de continuer de mettre l’accent sur le traitement, aujourd’hui et demain. En revanche, il souligne l’importance de rappeler que, en l’état actuel des choses, l’eau reste conforme aux normes, notamment à celle de la directive européenne de 2020 transposée en droit français entre fin 2022 et début 2023. Il  faudra par ailleurs, selon lui, être attentif aux conséquences du projet du Sedif sur l’image de l’eau. L’idée que l'eau non traitée avec cette technologie n’est pas sûre peut gagner la population, avec des conséquences dommageables : si l’usager du Sedif consomme moins d’eau en bouteille mais que partout ailleurs on en consomme davantage, le bilan global pourrait en être négatif…
D’autre part, il faut s’interroger sur les capacités des collectivités territoriales à gérer les surcoûts de ces technologies, surtout dans les campagnes et les petites collectivités où cela sera très difficile.

Après un temps de questions-réponses entre les citoyens et les différents invités, les habitant.es de Grigny ont été invités à déposer leurs avis, recommandations et questions. 
Ils s'inquiètent des conséquences financières du projet sur le prix de leur eau potable, alors qu’ils ne sont pas totalement convaincus de son utilité.
L’idée d’un “Grenelle de l’eau” a séduit nombre de participants, qui sont aussi favorables à une plus grande responsabilisation, notamment financière, des pollueurs.
Beaucoup ont évoqué leur doute quant à la qualité de l’eau potable.
Pour tous, la prévention de la pollution de l’eau doit être une priorité.

La réunion publique sur l'eau à Grigny a été, pour les habitants, l’occasion de partager leurs avis, recommandations et questions sur les problématiques liées à l'eau dans leur commune et en Île-de-France. 

Les comptes-rendus

Les photos

  • Publié le 29/06/2023
  • Date de dernière mise à jour : 31/08/2023