Rencontre de proximité
18h30 - 21h00
Salle des mariages 93330 Neuilly-sur-Marne
En bref
Après un mot d’accueil du maire de Neuilly-sur-Marne, les représentants du SEDIF et de RTE ont présenté leurs projets, insistant sur les bénéfices qu’ils apporteraient, notamment en matière sanitaire. Un représentant de l’association Coordination Eau Île-de-France est ensuite revenu sur certaines limites du projet, comme l’augmentation du tarif de l’eau ou le fait qu’il privilégie une logique curative, au détriment des mesures de prévention.
À la suite de ces présentations, une session de questions-réponses s’est ouverte. L’impact des concentrats, notamment sur la biodiversité présente dans les zones de rejets, a fait l’objet de plusieurs questions. Les membres du SEDIF ont répondu que ces concentrats représenteront de faibles volumes, qui se dilueront ensuite rapidement dans l’eau. Une personne a demandé que le SEDIF traite ces pollutions plutôt que de les déverser, mais le maître d’ouvrage a soutenu qu’il n'existe aujourd’hui pas de technologie suffisamment mature pour traiter les concentrats.
Le poids de la parole citoyenne dans le débat a également été questionné, dans la mesure où les présentations des maîtres d’ouvrage ont fait état de réflexions déjà très avancées. Le SEDIF assure cependant que le débat en cours l’a déjà conduit à évoluer, notamment sur les mesures de prévention qui seront renforcées à l’avenir. Cependant, l’efficacité de ces mesures reste incertaine, en particulier sur les eaux superficielles, d’où proviennent 97% de l’eau traitée par le SEDIF.
Une personne s’est quant à elle inquiété de savoir si l’eau du robinet pouvait encore être consommée, alors que des études récentes ont montré la présence de métabolites de pesticides dans l’eau potable. Sur ce sujet, le SEDIF a assuré que les seuils toxicologiques de ces métabolites n’étaient pas encore atteints (seuls des seuils environnementaux ont été dépassés). L’eau du robinet reste donc potable, mais le SEDIF doit désormais se remettre en conformité.
Par ailleurs, une demande de clarification a porté sur la minéralisation de l’eau, alors que le SEDIF promet une eau « sans calcaire ». Le SEDIF a affirmé que l’eau en sortie d’usine aurait certes moins de calcaire, mais en contiendrait suffisamment pour être consommée.
La proportionnalité du projet a enfin été questionnée. Un participant a ainsi rappelé que le projet coûtait près d’un milliard d’euros, tandis que seulement 1% de l’eau potable produite était destinée à être bue. Le SEDIF a relativisé ce chiffre en affirmant que 40% à 50% de l’eau potable était utilisée pour des activités domestiques (cuisson, lave-vaisselle, lave-linge, …)
La réunion s'est poursuivie par une séance de travail en groupes. Répartis en tables composées d’habitants de Neuilly-sur-Marne, de riverains de l’usine, d’élus et de représentants associatifs, les citoyens étaient invités à remplir un canevas pour exprimer leur souhait d'implication dans le projet, leurs craintes, attentes et suggestions par rapport à l’augmentation du prix de l’eau, mais aussi concernant les travaux à venir. Les participants pouvaient également inscrire leurs questions sur les bénéfices du projet et sur son impact environnemental.
Le dernier temps de la réunion était consacré à la restitution des travaux en groupe. Lors de cette phase, l’impact des travaux a fait l’objet de plusieurs réactions, notamment en matière de durée des travaux, de difficultés de circulation générées, et de nuisances potentielles pour les riverains.
Le coût du projet et son incidence sur le prix de l’eau ont de nouveau été abordés dans cette phase. Des groupes ont considéré qu’il était certain que le prix de l’eau allait augmenter, mais que les économies éventuelles étaient plus incertaines, dans la mesure où celles-ci étaient conditionnées à des changements d’habitude des usagers, qui ne sont pas garantis. Enfin, certains se sont demandé si la hausse du prix de l’eau serait limitée à la durée d’amortissement des investissements, ou si au contraire elle deviendrait pérenne.
Sur la thématique du rejet des concentrats, plusieurs tables se sont inquiétées de leurs effets sur les cours d’eau en aval, pour la biodiversité mais aussi pour les autres usines de traitement qui devront prélever cette eau. À ce titre, la technique OIBP proposée par le SEDIF n’a pas fait l’unanimité, et plusieurs groupes ont souhaité que des alternatives soient explorées, qu’elles soient technologiques et/ou fondées sur la nature (filtration par des végétaux par exemple). Cette technologie a aussi été critiquée pour son caractère énergivore et gourmand en prélèvement d’eau, dans un contexte de sécheresse et de réchauffement climatique.
Face à ces constats, les citoyens ont demandé plus d’efforts sur des mesures de prévention plutôt que de tout miser sur des projets curatifs. Enfin, le public a souhaité être tenu informé et concerté en toute transparence, avant, pendant et après le projet.
Vous retrouverez très bientôt ici un compte-rendu détaillé de cette troisième rencontre de proximité.
Les comptes-rendus
Les présentations des intervenant.e.s
Le débrief en vidéo
Travaux en sous-groupes
- Publié le 18/04/2023
- Date de dernière mise à jour : 31/08/2023