Atelier de la relève #1

62 jeunes se saisissent de l’avenir de l’eau potable à l’heure du changement climatique.

Samedi 24 juin, de 9h à 18h, 62 jeunes ont été réunis par l’équipe du débat public « L’eau potable en Ile-de-France ».

C’est à l’occasion de l’Atelier de la relève, une modalité particulièrement innovante puisqu’elle s’adresse à des lycéens, jeunes étudiants et professionnels, que ces 62 volontaires franciliens, issus d’horizons variés et entretenant un lien professionnel direct ou indirect avec l’eau ou l’environnement, se sont rassemblés.

Le thème :
L’avenir de l’eau à l’heure du changement climatique. Quel avenir pour la ressource à l’horizon 2060 ?

L’objectif était de formuler des constats et recommandations à l’égard du projet du SEDIF et plus largement sur la politique de gestion de l’eau en Ile-de-France à travers trois thématiques :

  • L’impact du changement climatique sur le projet du SEDIF ;
  • L’impact du projet du SEDIF sur l’environnement ;
  • L’enjeu de justice sociale dans la gestion de l’eau.

Au cours de la matinée, les participants ont pu bénéficier d’éléments de contexte et d’information pour les outiller au mieux sur le projet et le thème de l’Atelier.

En fin de matinée, une table ronde a réuni le porteur de projet et des acteurs issus du monde de la recherche autour du scénario suivant : « Nous sommes en 2060, la société a évolué et a été affectée par le changement climatique. Nous avons réussi à nous adapter pour garantir la qualité de l’eau, la sobriété dans l’usage de la ressource en eau ainsi que la sobriété énergétique. Que s’est-il passé ? ».

Les participants à cette table ronde :

  • Gabrielle Bouleau, socio-politiste à l'INRAE et chercheure au LISIS
  • Marielle Montginoul, socio-économiste à l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE),
  • Marie Pettenati, Hydrogéologue au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) - Direction de l’eau, de l’environnement, des procédés et analyses
  • Sylvie Thibert, ingénieure, gestion des risques sanitaires, SEDIF
  • Arnold Cauterman, directeur général des services techniques du SEDIF

Chaque intervenant a dessiné les contours possibles de l’avenir de l’eau et a apporté des éclaircissements concrets :

  • Sur les actions à mettre en place
  • Sur les pistes de réflexion et d’action pour préserver la qualité de la ressource
  • Sur l’impératif de sobriété: solutions fondées sur la nature, recours aux technologies communicantes, étude des spécificités sociales et territoriales…

Deux étudiants de l’Institut Catholique de Paris ont ensuite présenté leur étude du projet du SEDIF à l’aune des 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU via l’outil de mesure Water4allsDGS.
 

Au cours de l’après-midi, les 62 étudiants ont travaillé par groupes de six sur trois thématiques.

Thème 1 : A l’horizon 2060, quel impact (positif et négatif) du changement climatique sur le projet du SEDIF ?

Les échanges ont porté sur la nécessité d’anticiper les incertitudes à venir : manque d’eau, sécheresse, inondations. Les participants ont souligné le besoin d’investir maintenant pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour la consommation humaine. Quelle résistance des infrastructures des usines de production d’eau potable en cas de tempête ? Quelle durée de vie précise des membranes ? Quelle longévité du processus de filtration face aux aléas du changement climatique ?

Thème 2 : A l’horizon 2060, quel impact (positif et négatif) du projet SEDIF sur l’environnement ?

Les participants ont souligné que ce projet de filtration pourrait éventuellement renforcer leur confiance dans l’eau potable mais qu’il serait en tout état de cause nécessaire de faire évoluer la technique en fonction des outils disponibles dans les prochaines années. Y a-t-il potentiellement des contradictions entre préservation de la santé et protection de l’environnement ? La technologie membranaire est-elle une technologie écologique ? Quelle analyse du cycle de vie peut-on en faire : de l’extraction de la matière première (filtre, eau, énergie, entrants…) à sa fin de vie, au regard des critères de durabilité et d’impact environnemental ?

Thème 3 : A l‘horizon 2060, quelle gestion de l’eau en Île-de-France pour quelle justice sociale ?

Les étudiants se sont interrogés sur la question de la restriction d’eau comme levier vers la sobriété. Comment articuler liberté individuelle et quotas d’eau ? Ils ont également questionné le rôle de la technologie. Faut-il s’en servir pour piloter l’offre et la demande, pour responsabiliser les particuliers et les acteurs industriels ou comme outil de surveillance de la population ? Ils ont aussi souligné la nécessité d’un modèle concerté de l’eau avec l’ensemble des acteurs (agriculteurs, industriels, Etat, particuliers…) concernés.

La journée a été ponctuée par un jeu de rôles.

Les étudiants se sont mis dans la peau de futurs professionnels et d’acteurs spécifiques (génération future, acteurs économique, vivant, décideur) afin d’identifier les défis et obstacles futurs, tout en défendant leurs intérêts dans les prochaines années.

Les participants se retrouveront mercredi en visioconférence pour rédiger collectivement la version finale du Manifeste du futur, résultat de cette journée et demie.

Ce manifeste co-écrit à 60 aura vocation à interpeller les acteurs institutionnels et/ou privés sur les grands défis et principes pour mieux anticiper l’avenir de la ressource.

Il servira de point de départ des échanges lors de l’Agora de l’eau, le 12 juillet prochain, dernière grande modalité participative du débat, à destination des acteurs clés de l’eau en Ile-de-France et du grand public. Nous inviterons des ambassadeurs de l’Atelier de la relève à présenter le Manifeste du futur.

Ce manifeste sera intégré dans le CR global du débat public qui sera rendu public le 20 septembre avec le bilan de la CNDP.

Le compte-rendu

Les photos

  • Publié le 23/06/2023
  • Date de dernière mise à jour : 20/07/2023