Débat autoporté d'EELV à Saint-Ouen
Saint-Ouen
Présentation du débat, autoporté conjointement par Europe Ecologie les Verts Saint Ouen et la CNDP Commission Nationale du débat national.
Madame Durand présente la CNDP ainsi que les ateliers s’tenus avec 60 étudiants, qui ont publié un manifeste.
Les participants sont invités à répondre au questionnaire en ligne, à poser des questions au sujet de la concertation SEDIF/RTE. Cette concertation fait suite au projet de l’osmose basse pression inversée (OIBP). Les associations et partis peuvent constituer des cahiers d’acteur. Le tout avant le 20 Juillet prochain.
La CNDP ne juge pas sur le fond, est impartial. Il recueille la parole sur :
- La qualité de l’eau
- Les impacts sanitaires
- Les impacts économiques et sanitaires.
Ce n’est pas un sondage, c’est un bilan des arguments, de l’ensemble des arguments, sans les quantifier, c’est une qualification, ensuite il y aura une enquête publique avec commissaire enquêteur.
Dina Deffairi Saissac anime le débat et en introduction indique que ce projet est délétère pour l’environnement car il utilisera davantage de ressources :
- Plus d’électricité (X 2,5) utilisée pour filtrer l’eau.
- Plus de captation des polluants rejetés dans les cours d’eau
- Augmentation de la facture pour l’usager (le sedif indique une augmentation de 40- 50 € par an, mais cette augmentation est sujette à caution sachant que le projet aurait un coût de 840 millions d’euros).
- Economies théoriques pour l’usager (le sedif annonce 80- 100 € d’économies par an pour faire passer la pilule de l’augmentation du prix de l’eau). Selon la dureté de l’eau, l’encrassement de l’électro-ménager et un taux de remplacement plus faible sans chlore et en mettant moins de lessive dans sa machine ou moins de shampoing sur sa tête ! Il est vrai que tout le monde possède un lave-vaisselle. Et il y a un produit quasi miracle qui s’appelle le vinaigre ménager ou vinaigre blanc qui est bien contre le tartre. Ce tarif à évolué en un an. Au départ sur la commission travaux, il était établi à 140 €.
- Enfin suppression du chlore.
Projection du film du sedif suivant : https://youtu.be/yqxSFB63kJc
- Le permeat est de 85 % le concentrât, ce qui est rejeté est de 15%, le principal argument du syndicat est qu’ils ne sont pas assainisseurs et qu’ils rejettent ce qu’ils captent…
- 225 Kilowatts heure seront utilisés et mis à disposition par le RTE.
- Coût du projet 870 millions d’euros € soit « à ou 40 centimes d’augmentation pour 1000 litres…
La CNDP consulte au sujet de l’eau potable en Ile de France suite à l’obligation de consulter RTE/SEDIF.
Projection pour la coordination eau Ile de France : https://playplay.com/app/embed-video/44ff22a5-594d-4e51-ae0d-35259ffe320a?autoplay=true
Présentation du second film sur la mise en service de l’usine d’Orly, en octobre 2022. 300 000 m2 d’eau délivré par jour, soit 25 % des parisiens alimentés.
1 ère décantation naturelle, à l’ozone, très compact, sobre pour l’environnement, les réacteurs à charbon actifs en micro grains s’ajustent en fonction de la pollution des eaux captées (eaux de surface et pour l’essentiel sous terraines).
Le charbon vient de Belgique, réutilisable 10 fois, porté à forte température. Le coût de cette usine vertueuse et utilisatrice de technologies sobres 48 millions d’euros € dont 10 millions financés par l’agence de l’eau (agence qui finance peu le syndicat eau Ile de France, voir dernier budget financier et les interventions systématiques en la matière, à chaque comité d’André Santini).
La coordination eau Ile de France prend la parole en la personne de Jean Claude Oliva (son président), après la projection de ces deux films, qui présentent deux visions très différentes de la production d’eau.
Cette usine constitue une vison plus sobre, et un coût financier moins important pour le second 48 millions d’euros pour une usine, versus 870 millions d’euros pour équiper deux usines Choisy le Roi et Neuilly sur Marne. (Méry sur Oise est déjà doté de la technologie membranaire depuis 1995).
Opposition du Sedif et eau de Paris, le premier captant uniquement les eaux de surface, le second captant des eaux sous terraines et agissant en amont sur la qualité des eaux, en incitant par exemple les agriculteurs conventionnels à passer au bio afin de diminuer les pesticides contenus dans l’eau captées. Les charbons actifs sont adaptables et surtout détruisent une partie des polluants. Eau de Paris n’est pas assainisseur mais ils préservent la ressource.
Questions réponses avec la salle :
- Julien Mustapha Krimat association Atome et carbone
- Question politique, quelles sont les villes qui sont sorties du SEDIF, y a t –il des débats au sein du conseil municipal et pourquoi rester au sein du sedif ?
- Comment démocratiser ce débat et le rendre accessible à tous et toutes ?
- La précarité énergétique amène des difficultés, le bailleur fait des régul réelles sur 3 ou 4 ans
- Réchauffement climatique, vulgarisation d’un débat très technique.
- Le rôle de Véolia en tant que multinationales, favorable au principe d’une régie publique de l’eau.
- Quel devenir pour les membranes et charbon actif usagés ?
Réponses 1) les villes d’Est Ensemble et Grand Orly Seine Bièvre, Jean Claude explique que des villes de Plaine Communes pourrait avoir la même démarche et sortir du SEDIF.
Je me permets un complément en tant que conseillère territoriale siégeant à Plaine Commune. Lors du premier conseil de territoire, La délégation territoriale eau et assainissement à été attribuée à Monsieur Konieczny, 1 er adjoint au maire d’Epinay, il semblait clair que Mathieu Hanotin (président de Plaine Commune, maire de Saint Denis) n’allait pas aller dans le sens d’une régie publique de l’eau.
Et force a été de constater que quelques mois plus tard Plaine Commune à ré adhérer au sedif. A marche forcé et dans la rapidité. Le débat nous l’avons déjà eu au sein de l’actuelle majorité car nous avions inscrit dans notre programme municipal que nous étions pour la création d’une régie publique de l’eau et que cette position je la porte depuis 3 ans au sein du syndicat de l’eau IDF.
- Concernant la démocratisation du débat, charge à nous d’en être les ambassadeurs, sachant que cette consultation n’est qu’une première étape.
- Concernant les bailleurs, étant administratrice à la Semiso, et au vu des derniers bilans financiers de Véolia, la pose des compteurs à relève réelle est un de leurs objectifs à priori les chiffres sont bons et autour il me semble de 82-85 %, j’ai demandé les chiffres au SEDIF. Et vu que la Semiso a changé de prestataire, sur les compteurs d’eau, je vais leur poser la question.
Concernant Véolia effectivement la technique de l’OIBP, est une technique de désalinisation de l’eau de mer et pourrait favoriser l’attribution de la DSP (délégation de service public). Imaginez que nous avons dû nous bagarrer pour ne pas avoir de SEMOP (La société d’économie mixte à opération unique) à la place de cette DSP.
Sabrina Decanton :
- « Quelles sont les alternatives pour sortir du sedif ?
- L’augmentation financière semble faible au regard du coût. Y a-t-il une étude contradictoire ? »
Abdellatif Hedda :
- « Le second projet est plus intéressant (l’usine d’eau de Paris) et moins cher, le premier est faramineux. Dépollue pour polluer quel est l’intérêt ? »
Emilie Lecrocq (responsable du PCF local) :
En introduction elle remercie pour ce débat un peu technique, sur un sujet aussi important, pour elle ce projet d’OIBP est trop cher et elle et son parti son pour une régie publique de l’eau.
- « Quel est l’effet environnemental des 15 % rejetés dans les cours d’eau ?
- Quel est le calendrier qui anime le projet et comment associer les citoyens sur le projet ? »
Séverine Delbosq ( de l’Ile Saint Denis, qui siège au SEDIF) :
« Consultation pour sortie du SEDIF, Est Ensemble, Grand Orly Seine Bièvre l’ont fait pourquoi pas Plaine Commune ?
Il y a une absence de connaissances techniques, la peur de choisir pour les collectivités.
Concernant les métabolites comment ça fonctionne et comment cela est- il sécurisé ?
Ils favorisent le local au détriment du global alors que l’écologie est globale. Question politique certains élus n’ont aucun souci à bosser avec Véolia, une multinationale qui se gave de profits.
Madame Durand de la CNDP reprend la parole pour préciser qu’il va falloir faire un compte rendu avec les arguments évoqués ainsi qu’une recommandation de participer au questionnaire et cahiers d’acteurs. Le bilan de la CNDP, c’est pour rappel une co-saisine du SEDIF et de RTE (réseau transport électricité). Les enseignements et conclusion seront tirés des concertations et suites qu’il en donne. Le rapport et avis de la CNDP sont faits selon la complétude et des éléments déposés en ligne ou lors des débats. C’est un dispositif long et structuré,
Léo Landau de la coordination eau IDF :
- Pour répondre à la question de Séverine concernant les 15% de rejets, un des impacts pourrait être 2% de débit en moins des rivières. C’est un débat scientifique.
- Le permeat est tellement pur que l’eau n’est pas potable, cette eau est traitée chimiquement retirant chlore et minéraux et le SEDIF a manqué de clarté à ce sujet, la technique aurait évolué en cours de route. Ça pose questionnement…
- La question de la provenance des membranes, qui ne sont pas une technologie française, et qui ont une durée de vie de 7 ans. Provoque des déchets, n’est ni fabriquée en France nie en Europe, mais dans des sociétés américaines où Véolia a investi…
- Concernant la question de Sabrina sur les coûts 0,40 c’est peu par rapport à la facture globale, c’est tout de même une augmentation de 8%, sachant que la part d’eau potable n’est que d’un tiers de la facture, l’assainissement représentant les deux tiers restants 1,47 € m 3… Le plus cher pour le délégataire étant la maintenance du réseau, des compteurs. Entre 25 et 35 C € d’augmentation, ce qui va doubler le coût…sur la durée d’emprunt, en attente d’un document plus complet et sur une durée de 20 ou 30 ans. D’autant que les coûts ont été déterminés avant l’évolution des coûts énergétiques ! Chaque usine utilisera 80 GWh par an !
Soit + 150 par rapport à son utilisation actuelle. Soit 2 % de la production d’un réacteur nucléaire !
Jean Claude Oliva reprend la parole afin de questionner sur l’intérêt de choisir le projet le plus cher ? D’autant que le service public de l’eau a regagné du terrain. Ce qui fait reculer les marchés des multinationales. En 2010, la création de la régie publique d’eau de Paris a eu pour effet de faire baisser le prix du SEDIF ainsi que ceux de Véolia, Suez et la Saur. Alors que le DG de Veolia souhaitait réévaluer de 40 en plus le prix de l’eau. Parce que la vente de l’eau à une haute valeur ajoutée.
- La récupération des eaux de pluie, par exemple à Nice 700 millions d’euros pour Suez.
Le président de la République a mis ce volet dans son plan eau, la réutilisation de l’eau de pluie. Situation des Régies et sorties du SEDIF y compris à Plaine Commune Est Ensemble a demandé la sortie de Bobigny et Noisy, Athis Mons et Villejuif pour GOSB. Voté à l’unanimité, cela offre une nouvelle possibilité, avec le renouvellement du contrat au 01/01/2025, cela constitue une chance pour l’ISD, SO et renégocier avec Plaine Commune., c’est une nouvelle situation politique.
Sabrina : le champ politique de l’action, comment sortir du SEDIF ? vote à l’unanimité ou à la majorité qualifiée ou aux 2/3 ? C’est un rapport de force et négociation et si ça n’aboutit pas ?
Interrogation par rapport aux phases 5 et 6 des Docks où les aménageurs entendent difficilement la voie écologique sur la gestion des eaux usées et de pluie pour alimenter par exemple les toilettes.
Dina : concernant la situation à Plaine Commune le groupe écologiste et citoyens à 7 membres, les socialistes, la droite et les communistes un vice-président au SEDIF (Gilles Poux, Mathieu Hanotin, Karine Franclet) qui sont rarement présents aux comités. Et que dans ces conditions difficiles de trouver des alliés. Mais volontaire pour remettre ce débat sur la table à la rentrée.
Natalie : entre 2017 et 2020 nous avons mené ce combat, des villes avaient faits le choix individuel de ré adhérer sans l’EPT, Epinay, la Courneuve, et Saint Ouen. Plaine Commune peut demander sa sortie du SEDIF sur un conseil de territoire, c’est dans les compétences déléguées à l’EPT.
Jean Claude : l’EPT peut demander sa sortie du syndicat et créer une régie. SO, ISD, comment on se prononce ? par un conseil de territoire, et un vote à la majorité simple. Les villes ont alors 6 mois pour que la moitié des villes et ¾ des habitants votent favorablement.
Natalie : Stains est aussi d’accord pour sortir.
Dina : les grosses villes de l’EPT sont Saint Denis, Aubervilliers, Saint Ouen et la Courneuve…
Bocar Niane : Il y a un changement de donne du combat politique, nous devons vulgariser un sujet technique, la question de l’eau bien commun indispensable à notre survie. Les enjeux sont forts et nous devons prendre notre bâton de pèlerin pour convaincre les élus et citoyens. Cette question me renvoie à l’Afrique subsaharienne l’Egypte, la Cisjordanie, l’Erythée où les problèmes d’eau sont déjà réalité.
Léo : c’est une alternative Est Ensemble et la majorité des communes sorties du sedif se traduit par un gain d’argent et une meilleure maîtrise de l’environnement et de la ressource. Cela se vote avec une majorité qualifiée.2/3 des élus.
Natalie vérifie la délib, bras de fer alliance PS/droite.
Conclusion des débats passionnés et passionnants car il est près de 21h.
Au plus fort nous étions 25 personnes, la date (le premier jour des vacances d’été) a été prise en fonction de la disponibilité de la salle.
On continu le combat à la rentrée de septembre car les concertations de la CNDP ne sont qu’une première étape.
Je remercie les participants de leur présence, la CNDP et la coordination eau IDF, ainsi que le groupe local Europe Ecologie les Verts pour leur apport et réflexions venues enrichir ce débat.
J’espère en avoir traduit la teneur par ce long compte rendu.
- Publié le 20/07/2023
- Date de dernière mise à jour : 20/07/2023